sábado, 12 de octubre de 2013

El durmiente del valle y un famoso pasaje de Arthur Rimbaud

C'est un trou de verdure où chante une rivière
accrochant follement aux herbes des haillons
d'argent; où le soleil, de la montagne fière,
luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.


Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
dort; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
pâle dans son lit vert où la lumière pleut.


Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.


Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


El durmiente del valle


Un hoyo de verdor, por el que canta un río 
enganchando, a lo loco, por la yerba, jirones 
de plata; donde el sol de la montaña altiva 
brilla: una vaguada que crece en musgo y luz.


Un soldado, sin casco y con la boca abierta, 
bañada por el berro fresco y azul su nuca, 
duerme, tendido, bajo las nubes, en la yerba, 
pálido, en su lecho, sobre el que llueve el sol.


Con sus pies entre gladios duerme y sonríe como 
sonríe un niño enfermo; sin duda está soñando: 
Natura, acúnalo con calor: tiene frío.


Su nariz ya no late con el olor del campo;
duerme en el sol; su mano sobre el pecho tranquilo; 
con dos boquetes rojos en el lado derecho.

Je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant: vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n'est pas du tout ma faute. C'est faux de dire: Je pense: on devrait dire: On me pense. − Pardon du jeu de mots. − Je est un autre. Tant pis pour le bois qui se trouve violon, et nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu'ils ignorent tout à fait!

Quiero ser poeta y me estoy esforzando en hacerme vidente: ni va usted a comprender nada, ni apenas yo sé expresárselo. Ello consiste en alcanzar lo desconocido por el desarreglo de todos los sentidos. Los padecimientos son enormes, pero hay que ser fuerte y haber nacido poeta, y yo me he dado cuenta de que soy poeta. No es en modo alguno culpa mía. Nos equivocamos al decir: yo pienso: deberíamos decir: me piensan. — Perdón por el juego de palabras. — Yo es otro. Tanto peor para la madera que se descubre violín, ¡y mofa contra los inconscientes, que pontifican sobre lo que ignoran por completo!